Les origines du Taiji Quan…
Des Monts Wudang à Chen Jiagou
1) Zhang Sang Feng
Le Kung Fu des Montagnes du WUDANG (province du Hubei) est considéré comme une importante école du WUSHU chinois, aussi connu que celle de SHAOLIN (province du Henan).
La tradition dit que le fondateur du Kung Fu de WUDANG était Zhang Sanfeng, un prêtre taoïste légendaire.
Un spécialiste de l’art de l’attaque et de la défense sous la dynastie Song (960-1279) ? Un alchimiste qui avait trouvé la pilule de l’immortalité, expert en arts martiaux ? Un prêtre taoïste sous la dynastie Ming (1368-1644) vivant dans les monts Wudang ? Les deux Zhan Sanfeng, celui de la dynastie Song et celui de la dynastie Ming étaient-ils la même personne ? Ou aurait-il vécu tout ce temps ? Des écrits étendent la vie de Zhang Sanfeng de la dynastie Jin (1127- 1234) à la 3ème année de la dynastie Ming… Il aurait vécu … 332 ans ! Un magicien peut-être…
Les histoires concordent sur un fait, il était expert dans les exercices internes, habile dans l’art de la boxe et il a crée le « Wudang Gonfu », l’ancêtre du Wushu interne Chinois.
L’art taoïste de fabriquer la pilule de longévité se divisait en deux pratiques : la pratique interne, la respiration pour construire le corps et acquérir la longévité, et la pratique externe : les prêtres taoïstes utilisaient différents composants organiques ou non pour fabriquer cette pilule. Elle perdurera pendant plusieurs siècles avant d’être abandonnée pour avoir causé de nombreux empoisonnements et sera remplacée par les exercices internes.
La méthode de Zhang Sanfeng pour exercer l’art interne était liée aux théories taoïstes de l’énergie interne. Deux dessins attribués à Zhang Sanfeng représentent clairement les canaux principaux et collatéraux et les points d’acupuncture, les organes internes de la médecine traditionnelle chinoise, le qiqong taoïste avec la théorie des transformations. Ils démontrent pleinement l’essence de l’art interne.
Les exercices taoïstes internes se sont par ailleurs inévitablement développés sur la nécessité de se maintenir en bonne santé, de résister aux accidents, aux attaques d’animaux sauvages que les moines risquaient dans leurs courses dans la montagne. Du maintien de la santé ils ont été développés en art de l’attaque et de la défense. La boxe de l’ombre, la boxe interne, le Taiji Quan était en train de naître.
Ainsi parmi les pratiquants de Wushu il est admis communément que le Taiji Quan a été créé sur la base des exercices internes de Zhang Sanfeng.
Le Taiji Quan repose sur la théorie du Yin Qi et du Yang Qi, entre ciel et terre, une boxe qui « répare » le fonctionnement du corps humain. La douceur en est le principe majeur. Il permet de faire reculer la maladie et construire le corps. L’art subtil du Taiji Quan que nous connaissons aujourd’hui peut être considéré comme une sorte de haut degré de condensation et de raffinement du qi de l’art interne.
Maisi Zhang Sanfeng n’était pas habile seulement pour l’art de la quiétude mais aussi celui du mouvement.
Zhang Sanfeng créa le mouvement du Taiji en observant le combat entre un serpent et une grue, ou un dragon et un tigre, ou un chat et un serpent…
Peut importe quelle histoire est vraie, peut importe si l’origine du Wushu est à Shaolin (haut lieu bouddhiste du Kung Fu situé à seu lement quelques distances des Monts Wudang), dans les monts Wudang, inspiré par le moine bouddhiste Damo ou le moine taoïste Zhang Sanfeng, vivant sous la Dynastie des Song ou des Ming, si Zhang Sanfeng avait ou non des pouvoirs surnaturels. Le Wushu est la cristallisation de savoirs et pratiques accumulés par des gens qui se sont croisés dans les monts Wudang générations après générations. Il fait partie de l’héritage culturel de la Chine.
La question est plutôt ce que nous allons nous faire de ces trésors que nous livrent aujourd’hui les grands maitres héritiers des traditions anciennes.
Les Monts WUDANG nous livrent la notion d’art interne, la compréhension du Taiji.
Plus tard ces pratiques ont permis le développement des styles de TaijiQuan connus aujourd’hui, Chen, Yuan, Wu, Sun He.